Des substances encore présentes dans le bâti
Les bâtiments anciens peuvent renfermer des substances dangereuses comme le plomb, les chlorures et les fluorures.
- Le plomb, largement utilisé avant 2005 dans les peintures, canalisations, soudures et structures métalliques, reste aujourd’hui l’un des polluants les plus problématiques.
- Les chlorures, souvent introduits par les sels de déneigement ou certains mortiers et carreaux, accélèrent la corrosion des armatures.
- Les fluorures, plus rares, étaient employés dans certains revêtements ou traitements industriels spécifiques.
Pourquoi sont-ils dangereux ?
Ces substances présentent des effets directs sur la santé :
- Plomb : neurotoxicité, troubles du développement, baisse du QI, atteinte rénale et hypertension.
- Chlorures : irritations oculaires et muqueuses, mais surtout corrosion des structures métalliques.
- Fluorures : irritations, effets osseux et dentaires (fluorose) en cas d’exposition prolongée.
Le plomb est particulièrement préoccupant car c’est un toxique cumulatif, sans seuil de sécurité identifié.
Où les retrouve-t-on dans les bâtiments ?
- Plomb : peintures anciennes (avant 2005), tuyauteries, soudures, gaines électriques, peintures anticorrosion.
- Chlorures : parkings, caves, zones exposées au sel ou à l’humidité.
- Fluorures : revêtements techniques, laboratoires, matériaux industriels.
Ces polluants concernent directement les entreprises de rénovation, les diagnostiqueurs, les maîtres d’ouvrage et les travailleurs du bâtiment.
Détection par pistolet XRF
La méthode la plus utilisée aujourd’hui est la fluorescence X (XRF).
- Principe : le pistolet bombarde la surface avec des rayons X ; chaque élément chimique réémet une signature spécifique permettant d’identifier en temps réel le plomb, le chlore, le fluor, ou d’autres métaux lourds.
- Avantages : analyse non destructive, résultats instantanés, cartographie des zones contaminées.
- Limites : moins fiable sur des surfaces hétérogènes et nécessite un opérateur formé.
Précautions indispensables
- Interdiction du ponçage à sec des peintures au plomb sans confinement.
- Remplacement systématique des canalisations en plomb.
- Contrôle approfondi des bétons contenant des chlorures.
- Utilisation du pistolet XRF avec équipements de protection individuelle et licence spécifique.
Conclusion
Même si leur usage a fortement diminué, le plomb, les chlorures et les fluorures restent des polluants invisibles mais dangereux dans de nombreux bâtiments anciens. Leur détection, notamment grâce au XRF, est une étape essentielle avant tout chantier de rénovation ou de démolition.
Identifier ces substances, c’est protéger les travailleurs, les occupants et la durabilité des ouvrages.