FICHE TECHNIQUE : PCB (Polychlorobiphényles)

1. Nom de la substance
Nom courant : PCB
Nom scientifique : Polychlorobiphényles
Synonymes : Askarel, Clophen, Pyralène (noms commerciaux)

2. Définition
Les PCB sont un groupe de composés chimiques synthétiques à base de biphényles chlorés. Ce sont des liquides visqueux isolants, ininflammables et très stables, ce qui a entraîné leur utilisation dans une large gamme d’équipements électriques et de matériaux de construction, principalement entre 1950 et 1986.

3. Histoire et réglementation
Utilisation massive : 1950 à 1980
Interdiction partielle : 1972 (nouveaux produits)
Interdiction totale : 1986 (importation, fabrication, usage)
Présence résiduelle : PCB encore détectables dans de nombreux bâtiments, installations ou joints posés avant cette date.

4. Effets sur la santé
Les PCB sont des polluants organiques persistants aux effets graves sur la santé humaine :
Maladie / effet
Description
Cancérogène probable (CIRC 2A)
Cancers du foie, des voies biliaires
Perturbateurs endocriniens
Troubles hormonaux, fertilité
Toxicité hépatique
Atteinte du foie et de la thyroïde
Neurotoxicité
Troubles du développement neurologique
Chloracné
Lésions cutanées dues à l’exposition prolongée

Les PCB sont liposolubles et s'accumulent dans la chaîne alimentaire et les tissus adipeux.

5. Types d’utilisation dans le bâtiment et les équipements
a. Ballasts (éclairage fluorescent)
Contiennent du PCB pur comme liquide de refroidissement
Présents dans : plafonniers, tubes néons (ballasts magnétiques)
Petits ballasts dans bureaux, écoles, logements
Grands ballasts dans bâtiments industriels ou publics
b. Condensateurs électriques
Utilisation : moteurs, pompes, anciens appareils électroménagers, climatiseurs
Remarque : Contiennent jusqu’à 1 kg de PCB
c. Joints de dilatation (mastics au PCB)
Utilisés de 1955 à 1980
Particulièrement dangereux s’ils sont ouverts ou altérés
Diffusent des PCB dans l’air ambiant (sorption sur poussières, murs)
d. Peintures et colles industrielles
Moins fréquent, mais PCB parfois ajoutés pour améliorer la stabilité ou la résistance au feu

6. Où les retrouve-t-on ? (Bâtiments avant 1986)
Ballasts de luminaires
Joints de vitrages et de dilatation
Condensateurs intégrés dans équipements
Peintures industrielles ou techniques
Vieilles armoires électriques
Appareils de climatisation ou de réfrigération

7. Qui est concerné ?
Propriétaires de bâtiments datant d’avant 1986
Entreprises d’électricité, chauffage, ventilation, rénovation
Gestionnaires de patrimoine, responsables sécurité
Travailleurs du bâtiment, maintenance technique

8. Manipulation et précautions
Diagnostic obligatoire avant toute rénovation ou démolition
Présomption de présence si pas d’étiquetage clair ou si équipement ancien
Équipements de protection requis : gants, masques, confinement local
Élimination comme déchets spéciaux (interdits à l’incinération classique)
Transport et traitement par des filières agréées (autorisation requise)

9. Informations utiles et ressources
Organismes suisses :
SUVA – Fiche sur les PCB dans les bâtiments
OFEV – Directive sur les polluants organiques persistants
Textes de référence :
Ordonnance sur la réduction des risques liés aux produits chimiques (ORRChim)
Directive SIA 118/272
Services spécialisés : Laboratoires, entreprises de dépollution certifiées

10. Conclusion
Les PCB sont interdits depuis 1986 mais restent très présents dans les bâtiments anciens. Ils représentent un risque sanitaire majeur en cas de fuite, de dégradation ou de manipulation non sécurisée. Un repérage systématique, suivi d’un traitement sécurisé, est impératif avant toute intervention sur un bâtiment potentiellement contaminé.